18 septembre 1873

Paris, 18 septembre [18]73, jeudi soir, 5 h.

Il y a presque douze heures que je suis levée, mon grand bien-aimé, sans avoir pu trouver le temps de te faire un petit signe d’amour tant j’avais de [loques ?] à mettre en ordre, sans compter l’immense Mariette à mettre en mouvement, ce qui est plus qu’une fatigue pour moi. Puis Pelleport est venu t’apporter de nouveaux exemplaires pour la province et il t’a laissé copie de ceux qui te restent à ouvrager. En même temps il m’a appris que tu l’avais invité à dîner ainsi que d’Hervilly pour dimanche prochain, ce qui fera une table bien remplie, surtout si M^me Meurice et M^me Berru viennent ce jour-là, comme c’est probable. Nous serions alors neuf à table en comptant Robelin. Je ne m’en plains pas, au contraire, mais je m’en inquiète à cause du peu de vaisselle que j’ai à ma disposition et des ahurissements de nos servardes. Enfin au petit bonheur. En attendant je puise de la confiance et du courage dans ta bonté pour moi et dans mon amour pour toi.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 272
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette