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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 10 janvier [18]73, vendredi matin, 8 h. ¾

Merci, mon bien-aimé, du bon baiser que tu viens de m’envoyer. Merci aussi d’être resté au lit plus que de coutume mais je te remercierais encore plus si ce n’était pas le signe d’une mauvaise nuit. Quant à moi j’ai assez bien dormi et je ne suis pas trop patraque ce matin. Quand donc verrons-nous pied ou aile de ce que tu fais maintenant, mon grand petit homme ? Le temps nous semble long à Mme Chenay et à moi et nous soupirons après de la copie : Seigneur poète, ayez pitié de nous, exaucez-nous et comblez-nous, ainsi soit-il. Plus tôt nous aurons de cette bien heureuse copie et plus nous avancerons la besogne que tu trouverais prête le jour venu. Autrement, tu cours risque d’attendre après nous, ce qui te gênerait peut-être beaucoup. Penses-y et tâche de nous donner cette joie le plus tôt possible tout en te servant cela va sans dire. À propos de service tu serais bien gentil de prendre sur toi d’aller chercher de l’argent car nous sommes à sec de liards de tous les côtés. Aujourd’hui serait un bon jour parce qu’il fait beau et parce que c’est la veille de demain jour de grand marché. Malheureusement quand tu liras cet avis au lecteur la mer aura fait quatre fois son évolution. Enfin je n’y peux pas que faire, comme dit Peter, si ce n’est de t’embêter et de t’aimer jusque là.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 9
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

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