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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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7 avril 1877

Paris, 7 avril [18]77, samedi soir, 1 h. ½

Quel beau temps, mon opiniâtre piocheur, et comme il ferait bon prendre la clef des champs tout à l’heure ; mais je n’y compte pas, je sais trop combien tu as de chiens divers à fouetter pour avoir quelque espoir de côté-là. Eh bien, je m’en fiche, voilà tout. Ce dont je ne me fiche pas avec la même facilité, ce sont vos bonnes fortunes qui se multiplient sous toutes les formes et de tous les âges, depuis la femme de trente ans jusqu’à la modiste de dix-huit ans sans parler des chiffres intermédiaires. Et à ce sujet, grâce à l’indiscrétion de Lesclide à Mendès sur la dame au mari… philosophe, j’en ai appris de belles sur son compte, je parle de la dame. Il est vrai qu’il y a plus d’âne Morin [1] à la foire que tu n’en pourrais consumer, quel que soit le feu dont tu peux les attiser. Celle-là est peut-être du nombre des incombustibles.
En attendant que tu t’en assures, moi je veille… jusqu’à l’insomnie noire et blanche et je te surveille avec tout ce qu’il me reste d’yeux et de revolvers dans ma panoplie : cher maître, prenez garde à vous.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 98
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1L’allusion nous reste impénétrable mais la lecture ne semble pas douteuse.

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