21 janvier 1877

Paris, 21 janvier [18]77, dimanche, 6 h. du soir

J’ai beau faire, mon cher petit grand homme, je suis toujours en retard sur mon cœur ; lui, en revanche, est toujours en avance d’amour, qui ne demande qu’à courir après toi et avec toi partout où il te plaît d’aller. Mais le moyen de lui donner cette satisfaction avec les mille et mille tracasseries du ménage ? Cela me devient de jour en jour plus difficile. J’espère pourtant qu’avec les jours grandissants j’aurai un peu plus de temps et de loisir pour être tout à fait heureuse avec toi. En attendant, il faut que je me contente de t’aimer en aparté pendant que tu [crées ? cries ? erres ?] à la cantonade, en faisant de nécessité vertu. J’ai oublié de te dire que madame de [Courterine ?] nous a envoyé un nouveau faisan ce matin, ce qui implique une prompte invitation pour elle et pour sa famille dès que tu le voudras. Je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 22
Transcription de Guy Rosa