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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 6 novembre 1854, lundi midi.

Je t’espérais presque ce matin, mon cher petit homme, à cause du beau temps mais je vois que tu n’as pas eu la même inspiration que moi puisque tu n’es pas venu ; outre la privation de ne pas te voir, ce qui m’est toujours très sensible, j’ai la crainte de sortir sans t’en avoir prévenu et de manquer peut-être le moment où tu viendras chez moi. Cependant il serait raisonnable et utile pour ma santé de profiter de ce bienfaisant soleil. Je le sens bien, sans compter que j’ai promis depuis longtemps à la Suzarde de la faire sortir. Je vais donc me risquer quitte à crever de regret en regrettant dans le cas où tu serais venu pendant mon absence. Je rôderai probablement dans tes parages en tâchant de ne pas perdre ta maison de vue. Ainsi méfiez-vous, mon cher petit cocottier. Un homme averti en vaut deux, prouvez-le moi une bonne fois pour toutes et je vous rendrai des honneurs. Autrement je me fiche de vous à pied et à cheval, sur la terre et sur l’onde, à la table et au lit et dans mille autres lieux. Dépêchez-vous de me donner votre jour pour que je fasse mes invitations. En attendant je vous aime comme une bête que je suis…d’après votre système animique. Taisez-vous, car vous n’aurez pas le dernier [mot ?] avec moi tant que vous ne m’aurez pas amené Robert et rendu mes quarante-huit sous d’[ancien ?].

Juliette

BnF, Mss, NAF 16375, f. 371-372
Transcription de Chantal Brière

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