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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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26 août [1848], samedi soir, 6 h.

L’heure passe, mon bien-aimé, et mon espoir avec elle. Il me paraît presque impossible maintenant que tu viennes me chercher. Cependant, c’eut été une manière bien charmante et bien douce d’achever cette bonne petite journée, toute incomplète qu’elle soit. Je ne peux pas m’empêcher de grogner après le guignon qui fait que je n’ai pas pu tirer de ta surprise tout le bonheur et tout le ravissement qu’elle contenait. La faute n’en n’est pas à toi bien certainement, mais au guignon guignoussant qui me poursuit sous toutes les formes, à tous propos et à tous les instants de ma vie. Sans lui j’aurais pu être la plus entièrement heureuse des Juju tandis que je ne suis qu’à moitié satisfaite, ce qui n’est pas assez. Et puis, j’ai une arrière-pensée sur votre itinéraire de tout à l’heure. Il me semble que, pour un homme presséa d’aller chez lui, vous ne preniez pas le chemin le plus court puisque vous tourniez le dos à votre ancien domicile ? Tout cela me met martel en tête et j’ai bien envie d’aller voir à la place Royale si vous y êtes ou si vous y avez été tout à l’heure. Qu’en dites-vous ?

Juliette

Leeds, BC MS 19c, Drouet/1848/48
Transcription de Joëlle Roubine

a) « pressée ».

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