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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 septembre 1859, mardi soir, 5 h. ½

C’est surtout pour les tendresses attardées que le proverbe mieux vaut tard que jamais a été institué, mon cher bien-aimé. Aussi j’en profite à cette heure, au risque, bien désiré, de voir ma restitus interrompue aux premières syllabes par ton apparition. Du reste, mon cher adoré, je te vois à peine et j’en suis assez chagrine, quoique je sache que tu es suroccupé dans ce moment-ci, sans compter la petite inquiétude que me cause ta jambe, non pas tant comme souffrance que comme SYMPTÔME. Je crois que tu travailles trop et que ton régime n’est peut-être pas celui qui te convient à ce moment de l’année et dans le fort de ton travail. Quant à moi, dès aujourd’hui je mets à ta disposition une tasse de bouillon froid tous les soirs, plus tout mon vin, et à ce sujet je vais faire chercher le tonneliera pour préparer la pièce de vin qu’il faut coller avant de la mettre en bouteilles. Justement, te voilà, mon adoré, comme je l’avais si heureusement prévu.
9 h. du soir. Je te donne mon cœur avant de me coucher, mon cher bien-aimé. Garde-le près de toi et ne me le rends jamais. Amuse-toi, mais sois prudent, ne rentre pas trop tard et méfie-toi des yeux brillants de ces dames et du brouillard de la nuit. Je t’adore.

Juliette.

Bnf, Mss, NAF 16380, f. 210
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « tonnellier ».

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