Paris, 19 novembrea 77, lundi matin 11 h. ½ [1]
Il fait presque beau ce matin, mon cher bien-aimé, ce qui est d’un bon présage pour notre petite partie fine de ce soir. J’espère que Mme Lockroy et les enfants seront des nôtres et que la joie et l’appétit règneront dans tous les cœurs et dans toutes les bouches…
repris à une heure.
J’en étais là de mon papotage quand le bon Dulac est survenu, parti et revenu ; mais pendant qu’il lit le journal en attendant le déjeuner, j’achève ma chère petite restitus qui fait partie, elle aussi, du bonheur de ma vie. Et à ce propos, je crois que cet excellent Dulac vient pour te parler de sa situation, toujours la même, et solliciter ton appui pour le Sénat. J’ignore jusqu’à quel point le moment est opportun pour tenter l’entreprise, aussi ne lui ai-je rien dit dans un sens ni dans un autre, tout en désirant de tout mon cœur que ce brave et digne citoyen obtienne ce à quoi il a droit : une retraite honorable où il puisse achever sa vie sans déchoir [2].
Je me hâte de finir mon gribouillis avec toutes les tendresses de mon âme qui t’adore et qui te bénit.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 315
Transcription de Guy Rosa
a) Le manuscrit porte « sept[embre] », mais il existe une lettre de cette date (f. 255) et le 19 septembre est un mercredi.