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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16323, f. 75-76

Lundi, 2 h. ½ après midi

Il paraît certain que la vieillea déchaînée [1] est rentrée dans son devoir. C’est ce qui m’explique ton absence, que je tâche de supporter le plus patiemment que je peux, en songeant qu’elle avancera d’autant la représentation de ta pièce, que je hâte de tous mes vœux pour toutes sortes de raisons dont la moindre n’est pas celle d’assister à ton nouveau triomphe quoi qu’on dise et qu’on fasse. Les autres raisons, je n’ai pas besoin de te les dire. Ce sont les mêmes qui, à l’heure qu’il est, me remplissent le cœur de trouble et de tristesse, et me font désirer mourir. Je ne veux pas reprendre ces tristes sujets de plaintes parce que je crains de te fatiguer. Mais je t’aime et loin de toi, ce mot-là est le synonymeb de je souffre.
Je t’attends. Je vais me recoucher. Je souffre des douleurs d’entrailles intolérables.
À bientôt. Je t’aime.

Juliette

[Adresse]
À mon cher Tyran [2]

BnF, Mss, NAF 16323, f. 75-76
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « vielle ».
b) « synonyme ».

Notes

[1Juliette nomme ainsi Mlle Mars, dont elle est jalouse.

[2Allusion à Angelo, tyran de Padoue programmé à la Comédie-Française.

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