Paris, 27 septembre [18]77, jeudi matin
Temps frais, chaudes amours, dit le proverbe dont je constate par moi-même la vérité ce matin.
J’espère que malgré la tâche que tu t’étais imposée cette nuit [1] tu n’es pas trop fatigué ce matin et que je vais te voir tout à l’heure. En attendant, je t’ai envoyé une bonne lettre de Mme Lockroy contenant de bonnes nouvelles de tes chers petits-enfants. Quoique le temps soit très beau où ils sont en ce moment et qu’ils paraissent s’y bien porter et s’y plaire, je pense qu’ils n’y peuvent guère rester plus de quelques jours encore et que nous allons bientôt en reprendre possession. C’est ce que Lockroy pourra peut-être nous dire aujourd’hui.
Tu trouveras une lettre de Bérard-Varagnac qui s’excuse tant bien que mal d’avoir tant tardé à répondre à ton invitation. Catulle Mendès m’a parlé hier du regret qu’éprouvait [Derondaire ? Deroudaire ?] du malentendu qui a fait croire à P. Foucher qu’il n’était plus à Paris, ce qui l’a privé de l’honneur de t’être présenté quand tu as pensé à lui. Il sollicite cet honneur à nouveau et sera bien heureux si tu le lui accordes. N’oublie pas Carjat [2], non plus que les Banville et les Saint-Victor et surtout n’oublie pas de m’aimer, moi qui t’adore.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 263
Transcription de Guy Rosa