Paris, 15 septembre [18]77, samedi matin [1]
Bonjour, mon cher adoré, que la santé, le bonheur et l’amour soient avec toi, je te souris et je te bénis. J’ai fait ce que tu m’as dit pour les Lesclide ce soir. Je pense qu’ils viendront tous les trois dîner ; quant au jeune Elzéar, il n’y faut pas songer avant une quinzaine de jours peut-être. Et à ce sujet il faut que je réponde aux deux lettres qu’il m’a écrites, l’une pour me faire part de la mort de son père, l’autre pour m’annoncer son mariage avec la jeune Valentine. C’est-à-dire deuil et joie mêlés comme le fonta la mort et l’amour au courant de la vie pour tout le monde. Je tiens à répondre le plus tôt possible aux deux lettres de ce brave jeune homme à cause des sentiments d’admiration et de vénération tendre qu’elles contiennent pour toi. En attendant, je m’étonne que, pouvant faire copier Mme Chenay et Lesclide, tu préfères donner ton manuscrit original à l’imprimerie en me supprimant du même coup la collation à laquelle j’ai droit. Expliquez-vous, môsieu, mais je vous préviens d’avance que je n’admets aucune excuse. Est-ce clair ? Je crois que vous voilà, quel bonheur.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 251
Transcription de Guy Rosa
a) « fait ».