Bruxelles, 6 septembre 1868, dimanche matin, 8 h.
Cher bien-aimé, je me couche, je me lève, jour après jour, en t’aimant de tout mon cœur et de toute mon âme. Il n’y a de variable en moi et autour de moi que les caprices de ma santé et les inégalités du baromètre. Aujourd’hui, comme toujours, je t’adore, il fait beau et je me porte bien. Mais pour que je tire tout le parti possible de cette bonne situation, il faudrait que je sois sûre que tu es toi-même d’accord avec mon bulletin, autrement mon cœur reste indécis entre la tristesse et la joie, ces deux pôles arctique et antarctique de mon ciel étoilé. Toi seul peuxa me dire dans laquelle des deux régions mon âme doit se fixer aujourd’hui. En attendant, je m’en tiens au parti-pris immuable : JE T’ADORE. J’espère que tu as passé, comme moi, une très bonne nuit ainsi que bon petit cher beau Georges. Pense à moi, mon grand bien-aimé.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 247
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « toi seul peus ».