Guernesey, 22 février [18]68, samedi, 7 h. ¼ du m[atin]
Le coup de canon, la cloche et moi étions à notre poste avant vous, mon cher petit piocheur, ce qui n’empêche pas que vous m’ayez passé devant l’aquilin sans que je vous aie vu. Cela tient à la rapidité avec laquelle vous passez. Les météores et la mère Giroflée [1] sont distancés par vous à ce jeu-là. Je n’ai plus de chance maintenant de vous voir le matin qu’avec le beau temps qui vous permettra la flânerie sur votre toit. Jusque-là, il faut que je me résigne à vous manquer tous les jours au passage de la serviette.
Il est probable que les lettres et les journaux d’aujourd’hui t’apporteront le récit détaillé de l’incident Ruy Blas à l’Odéon [2]. Je suis bien désireuse de les connaître. Nous allons voir aussi [plusieurs mots illisibles] sa majestueuse et solennelle bouderie. En attendanta, je vais copire ta lettre à Madame Rattazzib. Mais avant, pendant et après toute chose, JE T’ADORE [illis.] comme ça.
BnF, Mss, NAF 16389, f. 53
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette
a) « en atten- ».
b) « Rattazi ».