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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 août 1881

Paris, 5 août 1881, vendredi midi

Cher bien-aimé, je ne veux pas passer cette journée sans te donner le tribut de mon cœur. Je dompte ma fatigue et ma souffrance à force de t’aimer. Sans cela je serais au lit geignante et dolente de toutes les parties de mon corps. Mais tant que je pourrai réagir contre cet envahissement d’infirmité, je le ferai pour te prouver que je t’aime.
Je sais que Mme Lockroy va un peu mieux, ce qui est déjà un sujet de joie. Je crois que tu n’as pas trop à te plaindre de ta nuit ni de ta santé, ce qui est pour moi le bonheur. Donc tout est bien et je te souris et je te bénis et je remercie Dieu. Mme Chenay t’écrit une lettre très gentille et très tendre tout en se plaignant, avec raison, de ne pas te voir depuis très longtemps et de n’avoir pas reçu encore l’exemplaire des Quatre vents de l’esprit [1]. Elle dit que tout le monde s’informe à Guernesey quand tu viendras et que tout le monde s’attriste à la pensée que tu ne viendras pas cette année. Elle te donne en même temps de bonnes nouvelles de ta maison qui va très bien, dont le jardin est charmant et les serres bondées du plus beau raisin du monde. Elle a la bonté d’en dire presque autant de la mienne, ce dont je lui suis très reconnaissante. Et puis je t’adore, ce qui me fait plaisir.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16402, f. 180
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Date de parution des Quatre vents de l’esprit.

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