Paris, 13 nov[embre] [18]79, jeudi matin, 8 h.
Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour à tout crin et bride abattue montée sur son dada amour, comme autrefois, où nous aimions tous les deux de si bonne foi et de si grand cœur.
J’espère que tu as passé une bonne nuit ? En attendant que Mariette m’en donne des nouvelles je mets ma restitus en réquisition que je te porterai moi-même tout à l’heure à pas de loup. Je ne sais pas ce que sera le temps de la journée mais pour le moment il est tout flambant de soleil comme en été. Ainsia, si tu le veux, nous en profiterons aussitôt après le déjeuner.
Le moment approche où tu seras repris par la politique [1] et tu feras sagement d’employer tes dernières minutes de vacances à humer le bon grand air le plus que tu pourras. C’est un conseil intéressé que je te donne mais qui n’en estb pas moins bon à suivre pour cela. Jusqu’à présent les lettres venues sont sans importance, tu les verras, au reste, et tu apprécieras mieux que moi qui ne m’entends qu’à t’aimer.
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 274
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette
a) « Ainssi ».
b) « n’est ».