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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 juillet [18]63, vendredi matin, 7 h. ¼

Je vois que tu es levé, mon cher bien [deux lignes illisibles] des ouvriers qui sont à l’ouvrage et qui pourraient surprendre nos signaux, ce qui est inutile. J’espère que tu as passé une aussi bonne nuit que la mienne quoique tu ne te sois pas couché comme moi dans un monceau de décombres. Je ne sais pas si c’est cela qui a ajouté à la douceur de mon sommeil mais le fait certain, c’est qu’il y a longtemps que je n’ai aussi bien dormi que cette nuit. Malheureusement [illis.] chambre à coucher [illis.] à ma portée car je vois que les ouvriers font force de marteau et de tenaille pour en avoir fini plus vite avec mes démolitions et j’avoue que je ne les retiens pas, AU CONTRAIRE, malgré le bénéfice réel de cette [nuit  ?]. Dans ce moment, ils jettent par la fenêtre tous les bois et descendent sur le gazon tout le droguet que Suzanne battra morceau à morceau et brossera consciencieusement en ôtant tous les [deux lignes illisibles] dans un champ poussiéreux. Je me suis arrangée avec elle pour cela tout à l’heure ce qui ne m’a pas été difficile car la pauvre fille s’emploie de toute sa force et de tout son cœur dans ce déménagement monstrueux. Quant à moi je fais mon office de cinquième roue, ce qui n’est peut-être pas le moins fatiganta. Du reste pas plus de Marie Turpin que sur la main. J’espère que sa villégiature ne se prolongera pas jusqu’au-delà de cette semaine car ce serait une enclouure désastreuse pour nos travaux. Quel stupide gribouillis, mon pauvre adoré, et que cela doit te faire plaisir de lire tous ces détails insipides que tu connais du reste pour y assister jour par jour, heure par heure. Je t’en demande pardon et je me hâte de te baiser depuis la tête jusqu’aux pieds et de t’aimer de toute mon âme.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 189
Transcription de Gérard Pouchain

a) « fatiguant ».

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