Guernesey [mots illisibles]
Tu as donc passé une bien mauvaise nuit, mon pauvre bien-aimé, que tu n’es pas encore levé ce matin, toi qui, d’ordinaire, esa si matinal ? Je commence à m’inquiéter et je crains que tu ne sois souffrant. Je donnerais tout au monde pour voir ta fenêtre ouverte [une ligne illisible] me télégraphiant un bon petit bonjour rassurant. Jusqu’à présent je suis comme la sœur Anne qui ne voit que le soleil qui poudroie et la mer qui verdoie. Cependant il faut que tu déjeunes plus tôtb que d’habitude à cause du départ de ton Charles à 11 h [1]. Décidément je ne suis pas tranquille. Tant que je ne t’aurai pas vu je craindrai que tu ne sois malade. Pauvre cher grand adoré, c’est peut-être cette lecture formidable et puissante que tu nous as faite hier qui t’a fatigué. J’en ai peur et pourtant ta voix avait la force et [l’éclat ?] de la trompette du Jugement Dernier et rien n’annonçait la fatigue ni la souffrance [trois lignes illisibles] fenêtre continue de rester fermée. Mon inquiétude va toujours croissant. Ne sois pas malade, mon doux adoré, je t’en prie comme si cela dépendait de toi car je sais par moi-même qu’on peut, par amour, dompter tous les maux et les envoyer promener bien loin ; je t’en ai donné l’exemple pas plus tard que l’année dernière et je continuerai de le faire si tu veux bien te porter et m’aimer un peu.
BnF, Mss, NAF 16384, f. 184
Transcription de Gérard Pouchain
a) « est ».
b) « plutôt ».