7 octobre 1867

Bruxelles, 7 octobre [18]67, lundi midi ½

J’espère que mon bête de rhume ne nous empêchera pas de partir demain, mon cher adoré, tant je fais d’efforts pour le débusquer de ma carcasse endolorie. Pour mieux y réussir, je ne bougerai pas de chez moi aujourd’hui, même pour aller chez nos braves Berru. De cette façon, je crois être sûre que le plus gros de ma grippe sera exterminé dans les vingt-quatre heures et que nous pourrons nous mettre en route demain à cinq heures. Mais pour cela, j’ai besoin de ta malle ainsi que de tous les bibelots que tu veux emporter à Guernesey, y compris ta boîte aux pistolets – pardon, REVOLVERS. Si tu pouvais me faire apporter tout cela aujourd’hui, demain matin je pourrais emballer tout doucement et me trouver prête à l’heure le tantôt à quatre heures et demie. Cela dépend de toi car je suis résolue, pour ma part, à ne pas écouter mon bobo et à partir à la force de mon poignet et de mes quintes.

BnF, Mss, NAF 16388, f. 246
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette