Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1867 > Octobre > 6

Bruxelles, 6 octobre [18]67, dimanche matin, 9 h.

Bonjour, mon cher adoré, tâche d’avoir passé une bonne nuit et de n’être plus enrhumé, ne fût-ce que pour ne pas faire double emploi avec moi qui n’ai presque pas dormi et qui tousse comme une vieille portière depuis hier soir. Mais je compte soumettre tout à l’heure ce rhume intempestif à une si forte vaporisation qu’il n’en sera plus question demain.
En attendant, je vois avec quelque embêtement le temps au laid fixe, ce qui n’est rien moins qu’agréable surtout quand on a, comme nous, en perspective deux énormes lapéesa de mer à gober avant de rentrer chez soi. Mais enfin puisqu’il le faut, il le faut, comme dans le jeu du capucin [1]. Et pour ma part, je ne reculerai pas d’une semelle.
Et ta malle ? Il est probable qu’il faudra en acheter une au moment de monter en WAGON, ce qui ne sera rien moins que commode. Mais qu’y faire, puisque je crie en vain à toute ta famille, à ta valetaille, à toi-même et aux échos : « Sa malle ! Votre malle ! Ta malle ! Malle ! Malle ! Malle ! »

BnF, Mss, NAF 16388, f. 245
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « deux énormes lappées ».

Notes

[1Le capucin est un jeu de dialogues basé sur la répétition, règle à laquelle Juliette fait allusion en répétant « il le faut ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne