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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 19 octobre [18]63, lundi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon plus que bien-aimé, bonjour. J’espère que ce sera sérieusement cette fois-ci que tu auras passé une bonne nuit et que ton méchant bobo aura disparu complètement. Je ne te pardonnerais plus dorénavant d’avoir la fièvre et de souffrir comme un damné. Ah ! mais non, certainement, ce qu’il me faut maintenant c’est un homme qui dorme bien, mange bien et aime encore mieux. Je n’en rabattrai pas d’un coup de dent, ni d’une minute de sommeil, ni d’un baiser. Arrangez-vous en conséquence. En attendant votre François Toto [1] [illis.] MER aujourd’hui pour [illis.] dans ses bras de Weymouth jusque sur votre cœur. Je compte sur lui pour vous remettre à flot. Quant à moi, je reconnais avec tristesse que je ne suis plus bonne à rien, même à planter vos choux. J’ai beau vous aimer à la voile et à la rame de tout mon cœur et de toute mon âme, je ne peux plus rien pour votre bonheur. Cher, cher adoré, pourvu que tu sois heureux, que tu te portes bien et que tu me laisses t’aimer dans mon coin, je remercie Dieu et je te bénis. Puissesa-tu avoir passé une good nuit et ne plus souffrir de tes dents et revoir ton bon petit Victor aujourd’hui, c’est ce que je te souhaite de tout mon cœur. Pense à moi, souris-moi, aime-moi. Je t’adore.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16384, f. 229
Transcription de Gérard Pouchain


a) « puisse ».

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