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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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14 février [1836], dimanche matin, 9 h. ¾

Bonjour mon beau Toto, comment que ça va mon chéri ? Si vous êtes comme moi, vous vous portez très bien et vous avez passé une très bonne nuit. Le spécifique a très bien agi.
Il fait bien beau et bien froid ce matin. Je suis encore dans mon lit d’où j’ose à peine passer le bout de mon nez tant le froid me paraît vif.
Je t’aime, toi, je ne pense qu’à toi. Je n’ai besoin que de toi. Je ne sais pas ce que je deviendrais s’il me fallait vivre maintenant sans toi, je crois que je ne vivrais pas. Aussi, mon cher petit Toto adoré, tu peux être bien sûr que je ferais tout mon possible pour solidifier notre avenir.
J’ai fait toute la nuit des rêves de contrariété sur notre logement et sur les portiers mais ce ne sont que des rêves. J’ai été plus heureuse dans ceux que j’ai faits de toi. Nous étions bien charmants et bien GEAIS et nous nous aimions autant qu’éveillés.
Mon cher petit Toto, je vais me lever, je vais bien travailler pour que vous soyez content de moi et que vous m’aimiez de toutes vos forces. En attendant que je baise votre vraie bouche, je baise votre souvenir.

J.

BnF, Mss, NAF 16326, f. 101-102
Transcription d’André Maget assisté de Guy Rosa


14 février [1836], dimanche soir, 8 h. ¼

Mon bon petit cher Toto, je t’aime de toute mon âme encore et bien plus que cela s’il [y] avait un nom, un chiffre, capable de déterminer la somme d’amour que j’ai pour toi. Je seraia bien joyeuse si tu peux venir de très bonne heure, mais je serai bien bonne et bien résignée si tu travailles.
J’ai mangé ma fameuse douzaine d’huîtres et mes marrons et bu mon vin de SYRACUSE. Je suis très bien portante et prête à tout. Je viens d’envoyer coucher [fuisinette ? foirinette ?] deux à cause de certains airs grognons dont tu t’es déjà aperçu et qui devient de jour en jour plus désagréable. Aussi j’ai usé de ma sévérité ce soir et j’ai envoyé coucherb immédiatement après le dîner. Je te raconte tout cela mon cher petit homme parce que je sais que tu as la bonté de t’occuper de tout ce que je fais.
Je t’aime mon cher petit bijou, je vous n’aime mon beau garçon, je suis bien amoureuse de vous mon cher petit amant bien aimé.
Je vous désire, je vous espère et je vous attends avec patience.

J.


a) « serais ».
b) « couché ».

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