Guernesey, 20 juin 1862, vendredi, 8 h. du m[atin]
Bonjour, mon doux adoré, bonjour et bonheur si tu as bien dormi toute la nuit comme je l’espère. Voilà deux jours que j’oublie de te dire que j’ai reçu une lettre AUTOGRAPHE, ne pas lire ORTHOGRAPHEa, de cette pauvre mère Ledon, toute pleine de reconnaissance et d’attendrissement, d’admiration et d’adoration pour toi et pour moi. Seulement la pauvre bonne femme oublie de me dire si elle a déjà touché le premier mois et de m’envoyer son adresse. Il est vrai que P. M. [1] [t’édifiera ?] sur la première chose. Quant à la seconde, nous avons la ressource de Mlle [Gratocap illis.]. Enfin, mon pauvre cher bien-aimé, tu as la conscience d’avoir fait une charité bien placée en même temps qu’une bonne action pour moi dont la conscience aurait été assez tourmentée sans ton concours. Merci donc [aussi ?], mon cher petit homme, merci pour elle et pour moi et sois béni à présent et toujours par tous ceux que tu secouresb, que tu éclaires et que tu aimes comme tu l’es par moi à tous les instants de ma vie. Comment va la gorge ce matin, mon cher bien-aimé ? Pourvu que l’averse d’hier n’ait pas augmenté ton mal. Je serai tourmentée par cette idée tant que je ne t’aurai pas revu et que je ne me serai pas assurée que tu vas tout à fait bien.
BNF, Mss, NAF 16383, f. 158
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa
a) « ortographe ».
b) « secoures »