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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 19 août 1882, samedi matin, 8 h.

Nous sommes toujours, toi et moi, mon pauvre bien-aimé, logés à la même enseigne : insomnie. C’est absurde mais c’est ainsi. De même, le temps, qui est toujours à la pluie et à l’orage. Tout cela constitue un état de chosesa assez maussade contre lequel ma santé et ma bonne humeur se défendent tant bien que mal. Je viens d’avoir la bonne aubaine de la visite de ta petite Jeanne, laquelle m’a dit être réveillée depuis cinq heures ce matin. Elle n’en était ni moins gaie ni moins fraîche, AU CONTRAIRE. Ah ! quelle aimable enfant ! Rien qu’à la voir on se sent reverdir. Ce petit rayon de bonheur qu’elle m’a apporté tout à l’heure me fait penser à la pauvre Mme Chenay [1] privée depuis si longtemps du bonheur de voir sa famille et son pays. Cher adoré, je te supplie de lui accorder au plus tôt toutes ces saintes joies dont elle est privée. Je ne pourrai pas t’aimer plus mais j’en serais bien heureuse.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 150
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette

a) « état de chose ».

Notes

[1Julie Chenay, belle-sœur de Victor Hugo, assure le gardiennage de Hauteville House, maison du poète à Guernesey. À plusieurs reprises, depuis le mois d’avril, elle a sollicité l’autorisation de venir passer quelques jours à Paris, auprès du poète, demande relayée par Juliette qui se fait régulièrement son avocate. Pour des raisons connues de lui seul, Victor Hugo lui refuse ce « bonheur ».

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