Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1882 > Juin > 20

20 juin 1882

Paris, 20 juin 1882, mardi matin, 8 h.

J’espère que tu as passé une meilleure nuit que la mienne qui n’a été qu’un long et douloureux cauchemara. Il est vrai que la journée elle-même m’y avait assez préparée. Espérons qu’il n’en sera pas de même de celle-ci et que nous pourrons nous sourireb sans souffrir. Je suis très contente que tu aies consenti à faire ce que tes petits-enfants, Bibiche comprise, désiraient. Plus tu céderas à leurs douces petites exigences, mieux cela vaudra pour nous. En attendant que d’autres occasions se présentent de les satisfaire, moi je te prie de me conduire demain, jour anniversaire de la mort de ma pauvre bien-aimée Claire, à Saint-Mandé [1]. Ce triste et doux pèlerinage est un acheminement pieux du côté de l’autre vie vers laquelle mon âme aspire. Aussi, mon cher bien-aimé, j’espère que tu ne refuseras pas de m’y conduire et j’iraic te rejoindre, tout de suite après, chez ta fille [2]. Je te souris je t’aime et je te bénis.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 117
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette


a) « cauchemard ».
b) « sourir ».
c) « j’irais ».

Notes

[1Claire, fille de Juliette et du sculpteur James Pradier, décédée en 1846, est inhumée au cimetière de Saint-Mandé où Juliette la rejoindra en 1883.

[2Adèle, unique survivante des enfants de Victor Hugo, et qui a perdu la raison, est recluse dans une maison de santé de Saint-Mandé.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne