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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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SCHŒLCHER Victor

SCHŒLCHER Victor (1804-1893) : Journaliste et homme politique français. Il fait de courtes études au lycée Condorcet, côtoyant les milieux littéraires et artistiques parisiens et se liant avec George Sand, Hector Berlioz et Franz Liszt. Son père, propriétaire d’une usine de fabrication de porcelaine, l’envoie au Mexique, aux États-Unis et à Cuba en 1828-1830 en tant que représentant commercial de l’entreprise familiale. À Cuba, il est révolté par l’esclavage. De retour en France, il devient journaliste et critique artistique, publiant des articles et des ouvrages, dont « Des Noirs » paru dans la Revue de Paris en 1830 et De l’esclavage des Noirs et de la législation coloniale (Paris, Paulin, 1833). Il multiplie ses déplacements d’information, se vouant à la cause de l’abolition de l’esclavage. Il adhère à la franc-maçonnerie à la loge « Les Amis de la Vérité », puis à « La Clémente Amitié ». En 1847, il rédige, pour le compte de la Société pour l’abolition de l’esclavage, fondée en 1834, la Pétition pour l’abolition complète et immédiate de l’esclavage adressée à MM. les membres de la Chambre des pairs et de la Chambre des députés. Il vendra la manufacture dont il a hérité en 1832 à la mort de son père pour se consacrer à sa carrière politique. Nommé sous-secrétaire d’État à la Marine et aux Colonies en mars 1848, il contribue à faire adopter le décret sur l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises le 27 avril 1848. De 1848 à 1850, il siège à gauche comme député de la Martinique à la Constituante et de la Guadeloupe à la Législative. Lors du coup d’État du 2 décembre 1851, il est aux côtés de Jean-Baptiste Baudin, représentant de la Montagne comme lui, sur la barricade où celui-ci sera tué. Républicain, défenseur des droits de la femme, adversaire de la peine de mort, il est proscrit durant le Second Empire après le coup d’État. Il s’exile en Angleterre où il rencontre fréquemment son ami Victor Hugo. En 1870, il revient en France suite à la défaite de Sedan. Après l’abdication de Napoléon III, il est élu à l’Assemblée de Bordeaux. Il tente de jouer les conciliateurs entre Paris et l’Assemblée, sans succès. Il est emprisonné par la Commune quelques jours, puis relâché. Il est réélu, grâce aux réseaux maçonniques des Antilles, député de la Martinique à l’Assemblée nationale, en 1871. Le 16 décembre 1875, il est élu sénateur inamovible. En 1877, Victor Schœlcher dépose une proposition de loi pour interdire la bastonnade dans les bagnes. Les peines corporelles seront abolies en 1880. En 1884 et 1885, il tente de s’opposer, sans succès, à l’institution de la relégation des forçats récidivistes en Guyane. Abolitionniste mais colonialiste, il continue de défendre la colonisation par le bulletin de vote et la scolarisation. À la fin de sa vie, comme il ne s’était jamais marié et qu’il n’avait pas eu d’enfant, il décida de donner tout ce qu’il possédait, notamment une collection d’objets, au Conseil général de la Guadeloupe, aujourd’hui hébergée au Musée Schœlcher. Il est enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise en décembre 1893. Par décision de l’Assemblée nationale et du Président du Conseil de la République, ses cendres furent transférées au Panthéon le 20 mai 1949, en même temps que celles du Guyanais Félix Éboué.

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