[18]79, Paris, 2 février, dimanche matin, 8 h.
Ne te réveille pas, mon cher bien-aimé, au contraire, tâche de tricher le plus que tu pourras, dans de doux rêves, la triste et maussade journée d’aujourd’hui ; il fait un brouillard à couper au couteau et une humidité qui vous fige jusqu’à la moelle des os. Le bon La Servea [1] m’écrit qu’il ne peut pas venir déjeuner avec nous ce matin à cause d’un panaris qui le fait beaucoup souffrir. Le pauvre homme n’est pas prêt d’être hors de ce vilain bobo-là et je le plains de tout mon cœur car c’est un digne et excellent homme toujours prêt à rendre service et de la façon la plus aimable. D’autre part je doute fortb que Renan, pris de trop court, vienne dîner avec nous ce soir. Je le regrette à tous les points de vue car il eût été utile de vider tout à fait la question habit et parrainagec (mêlés) [2] avant jeudi [3]. Après demain autre guitare mais sur l’air « Venez-vous en gens de la noce, venez-vous en chacun chez nous » [4] : c’est plus gai qu’un discours académique quelque bien fait qu’il soit. Je t’adore, [attraped ça ?].
[Adresse]
Monsieur Victor Hugo
BnF, Mss, NAF 16400, f. 35
Transcription de Chantal Brière
a) « Lasserve ».
b) « for ».
c) « parrainnage ».
d) « attrappe ».