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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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11 mars 1858

Guernesey, 11 mars 1858, jeudi soir, 6 h. ¾

Je t’écris à l’heure de mon lapsus chronométrique pour bien te montrer que si ma langue fourche, ma raison dit juste [illis.] ce ne sera que dans une demia heure que j’enverrai Suzanne partir porter les trois petits nids chez toi comme nous en sommes convenus tous les deux, en vous quittant ce soir. Cher bien-aimé, je ne veux pas revenir sur ton changement de physionomiea dans le trajet de ta maison à la mienne parce que je dois croire ce que tu me dis et qu’à la rigueur la flânerie de tes ouvriers [1] suffit trop bien pour motiver ton mécontentement. D’autant plus que je suis sûre de n’avoir rien fait sciemment pour être désagréable, sans en excepter mes offres de services pour Mlle Allix, d’après tes propres provocations à te chercher des domestiques. Si mon empressement était importun, il ne pouvait pas t’être suspect, aussi je ne m’accuse de rien que de t’aimer trop ce qui ne mérite pas que tu t’en fâches et que tu t’en chagrines. Il est sept heures 12 minutes, je vais envoyer Suzanne au poste d’observation et je te laisse sans crainte et sans reproche.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16379, f. 57
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) « demie ».
b) « phisionnomie ».

Notes

[1Hugo a embauché des ouvriers pour refaire sa maison, notamment Valpied, surnommé le paresseux dans l’agenda de Hugo le 10 mars 1858 : « Valpied, dit le paresseux, a commencé la pose de la faïence à la cheminée de mon cabinet. »

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