Paris, 11 juin [18]78, mardi midi
Cher bien-aimé, je me suis dépêchée d’organiser tout le train-train de la maison pour toute la journée pour pouvoir te conduire librement à l’Académie et sans rien laisser en souffrance derrière moi. Cela n’était pas facile avec le fort courrier arrivé ce matin et que j’ai dépouillé et trié pour t’épargner la peine et l’ennui de le faire toi-même. J’ai mis de côté le numéro du Rappel [1] que tu désires garder et je tiens à ta disposition la lettre de change de mille francs de Mme XXX. Plus tôt tu t’en débarrasserasa meilleur ce sera. En attendant j’ai fait ce dont nous étions convenus hier dans le cas où les enfants et leur mère ne dîneraient pas avec nous aujourd’hui, j’ai invité les quatre Lesclide, Bornier [2] avec Catulle Mendès, ce qui fait que nous serons encore douze à table ce soir, nous compris. Il faudra réinviter Barbieux et [Grenier ? Granier ?] qui n’avaient pas compris à ce qu’il paraît que l’invitation déjà faiteb était à une date certaine. Ils l’ont laissée passer et ils s’en excusentc avec un regret trop sincère pour qu’on ne leur rende pas au plus vite cette bonne fortune manquée. Il faudra nous entendre pour cela et nous entendre surtout sur ceci : que je t’adore et qu’il faut que tu me le rendes.
BnF, Mss, NAF, 16399, f. 154
Transcription de Chantal Brière
a) « débarrassera ».
b) « faites ».
c) « excuse ».