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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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7 mars 1878

Paris, 7 mars [18]78, jeudi soir, 5 h.

Cher bien-aimé, je ne proteste que contre le nombre des Espagnols à cause de l’exiguïté relative de notre logis. Autrement je suis charmée de leur faire les honneurs de ta maison et de leur dévotion à ton génie et à ta gloire. Il vaut mieux, en effet, ne pas les exposer aux coups de boutoir de Vacquerie ce soir ; mais il est regrettable que ces jeunes Espagnols soient si peu au fait de ce qui passionne la jeunesse française, c’est-à-dire la liberté et la République dont les figarotiers sont les pires ennemis. Cela dit, je ferai de mon mieux pour les bien recevoir demain soir. Tu as vu mon petit compagnon, je devrais dire ma petite compagne [1] de chambre. Nos deux sérénités s’accordent à merveille jusqu’à présent et j’espère que rien ne viendra la troubler si Dieu et Gavroche le permettent. Pour plus de sécurité je ferai coucher la petite bête chez moi. Pendant que j’y pense, mon cher petit homme, je te fais souvenir que tu as à payer dans deux jours, samedi 9 mars, la traite Rousselle de 3713 F. 60. Je pense au même moment qu’il faut que je porte sur mes livres aujourd’hui en recette et en dépense les deux cents francs que tu as donnés à Dulac. Mais je n’ai pas besoin de me rappeler que je t’adore vitam eternam.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 65
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1Il s’agit d’un petit serin.

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