Guernesey, 14 juin 1856, samedi après-midi, 2 h.
Voici enfin des nouvelles de notre bail [1] : une lettre du jeune Jourdain [2] et une de la mère Lanvin. Le résultat n’est pas tout à fait aussi satisfaisant que nous l’avions espéré, mon pauvre petit homme, et il faudra bon gré mal gré laisser pour [150 ?] de nos plumes dans la résiliation de cet infortuné bail. Du reste il paraît qu’il serait imprudent d’attendre plus longtemps pour accepter ces conditions toutes médiocres qu’elles sont parce que la propriétaire paraît peu empressée de reprendre l’appartement ; et, si elle pouvait se douter que j’y attache quelque importance à le lui rendre, elle hausserait de beaucoup ses prétentions. Il est donc urgent de se décider tout de suite en envoyanta l’original du bail, sans lequel on ne peut en terminer, plus l’argent du loyer depuis le 1er janvier dernier jusqu’au 1er octobre prochain. Total 450 f. au lieu de 300 f. qui devaient échoirb le 1er juillet prochain. Tu verras d’ailleurs si ces conditions te conviennent quant à moi, j’approuve d’avance tout ce que tu déciderasc. En attendant je t’aime à deux cœurs, trois âmes et je te baise sur toutes les coutures de ta chère petite guenille d’homme. Ah ! mais VER DIA ! nous [J ?] est capable de tout.
Juliette
BnF, Mss, NAF, 16377, f. 172
Transcription de Chantal Brière
a) « n’envoyant ».
b) « écheoir ».
c) « décidera ».