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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 9 juin 1856, lundi après-midi, 3 h.

Je viens d’avoir une longue visite de ce brave mais bien ennuyeuxa Cahaigne. Je crois qu’il venait avec la pensée que je l’inviterais à dîner pour mercredi ; je le sentais et je ne savais quelle contenance faire et que lui dire ; enfin après une demi-heureb de lieux communs il est parti et j’en suis bien contente. Maintenant, mon cher petit homme, je m’ébats avec joie dans ta pensée, je n’ose pas t’espérer pour n’avoir pas le regret de la déception dans le cas où tu ne pourrais pas venir de bonne heure. De ton côté, mon cher petit homme, ne t’impose rien pour moi aux dépensc de ton travail et de tes affaires. À tout prendre il m’est moins difficile de supporter ton absence que la pensée de te voir auprès de moi absorbé, fatigué et ennuyéd. Et puis rien ne m’empêche de sortir ; ainsi si je ne le fais pas plus souvent c’est que cela ne me convient pas et ce n’est pas ta faute, je le reconnais, mon Victor, et je tâche de ne pas te tourmenter à mon sujet. Quand tu auras quelque chose à me donner à COPIRE, ne m’en privee pas. En attendant je t’aime plein mon cœur et de toute mon âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 166
Transcription de Chantal Brière

a) « ennuieux ».
b) « demie heure ».
c) « dépends ».
d) « ennuié ».
e) « prives ».

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