Paris, 30 août [18]77, jeudi matin, 11 h. ¼
Cher bien-aimé, tu as la bonté gaie, exquise, aimable et sublime comme celle du bon Dieu et je te rends des actions de grâce comme à lui en t’admirant davantage tous les jours, en t’aimant et en te bénissant de toute mon âme. Il paraît que nos chers petits ont été charmants hier et qu’ils se sont fort ennuyés avec leurs bonnes. Ce qui n’empêche pas qu’en bonne justice, tu doives leur donner au plus tôt le plaisir que nous avons pris nous-mêmes hier soir au carnaval du Juif errant. C’est justement un plaisir fait pour eux et je me fais un remord de l’avoir pris avant eux. À toi de le faire cesser au plus vite et à moi de te sourire, de te servir et de t’adorer de tout mon cœur.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 236
Transcription de Guy Rosa