Paris, 17 août [18]77, vendredi matin, 10 h.
En attendant, mon grand bien-aimé, que je te donne mon bonjour en chair et en os, je te l’envoie en cœur et en âme et de toutes mes forces. Merci à toi et à ton cher Petit Georges de la charmante petite fête que vous nous avez donnée hier. Tout le monde était ému jusqu’aux larmes des grandes et douces paroles que tu lui as dites. Lui aussi, pauvre cher petit, était bien attendri et bien heureux et bien glorieux d’être ton cher petit-fils bien-aimé. Petite Jeanne elle-même a partagé l’émotion de tout le monde pendant que tu parlais à son frère. Je suis sûre que cette aimable petite fête bénie par toi restera à jamais gravée dans leur souvenir. Quant à moi, je ne l’oublierai pas. Madame Chenay t’a écrit pour te prier de la faire venir chez toi d’ici au vingt-cinq de ce mois. Madame Clémentine Hugo t’a écrit aussi mais sur la politique. Et moi je termine mon gribouillis par le mot de la fin : je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 223
Transcription de Guy Rosa
[Souchon]