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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 7 janvier 1856, lundi après-midi, 4 h. ¼

Je t’aime, voilà la cause de mon bonheur ; je t’aime, voilà la source de mes larmes ; je t’aime, c’est ma joie ; je t’aime, c’est mon ennui, selon que tu es près ou que tu es loin de moi je suis heureuse ou malheureuse. Ce n’est pas une raison, je le sais, mon pauvre adoré, pour te tourmenter et te faire subir toutes ces émotions diverses. Je me contiens le plus que je peux, cependant il y a des moments où tu t’aperçois malgré moi que je souffre. Aujourd’hui j’espère que tu ne verras rien que de doux et de tendre en moi et que tu seras bien content de moi. En attendant, j’ai vu Cahaigne tout à l’heure, il m’a raconté sa séquestration volontaire et toutes les particularités de son vol mais d’une façon moins amusante que toi. Bien décidément ce brave homme n’est pas drôle. J’ai reçu deux lettres de Jersey, une de Rattier, une autre de Philippe Asplet. Mme Florence sort de chez moi, elle venait m’apporter une lettre de Kesler qui accepte pour mercredi mais qui refuse pour le dimanche. Les dimanches sont consacrés, dit-il, à des propos démocratiques ou à des EXCURSIONS. Ne voulant pas désobliger la petite femme, j’ai désigné lundi prochain dans le cas où cela leur conviendrait. Je t’aime mon petit Toto et rien au monde ne me plaît que toi. Je ne suis heureuse que par toi et je ne veux vivre que pour toi. Je t’attends avec le sourire sur les lèvres et l’amour dans le cœur.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16377, f. 9
Transcription de Christelle Rossignol assistée de Chantal Brière

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