Guernesey, 2 mars 1857, lundi soir 6 h ½
Telle est ma force. Je mène de front la restitus et la tapisserie avec [des balanciers ?].
Voilà qui vous RIFFLE un peu l’homme fort, qu’en dîtes-vous, non, mais qu’en dîtes-vous ? Notez que je n’ai pas mangé depuis huit heures du matin et que je ne sais pas quand je dînerai, Suzanne s’étant attardée au savonnage un peu et beaucoup au souvenir de l’irremplaçable Fouyou, sans compter que je n’ai pas fermé l’œil de la nuit et que je suis enrhumée comme une vieille porte qu’on n’a pas ouverte depuis quarante-trois ans, ce qui ne m’empêche pas de triompher dans tous les arts d’agréments et LIBÉRAUX depuis la flûte à bec jusqu’à la soupe à l’oignon, soit dit sans vous offenser. Il paraît du reste que l’arrivée du citoyen Vacquerie ne change rien à votre méprisable conduite envers moi et que vous ne m’en laissez que davantage à mon clou. Bien, très bien, continuez, vous m’intéressez, vous me charmez, vous m’électrisez, vous [illis.], vous m’ébouriffez et même vous m’agacez, si je peux m’exprimer ainsi.
Ah ! vilain monstre on vous en fichera des Samaritaines à l’heure et à la course mais quand il fera chaud. En attendant je suis sans seconde pour vous aimer [illis.].
BnF, Mss, NAF 16378, f. 41
Transcription de Cindy Justin assistée de Florence Naugrette