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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 27 novembre [18]73, jeudi matin, 11 h.

Cher bien-aimé, je pelotte ma restitus en attendant l’arrivée de Petit Georges et de Petite Jeanne et l’heure du déjeuner, le seul moment de la matinée où j’aie la chance de te voir autrement qu’à bâtons rompusa. Je ne me plains pas, je constate, en reconnaissant que je suis la plus heureuse des femmes d’avoir l’honneur et le bonheur de vivre à côté de toi et de pouvoir intercepter à mon profit toutes les minutes qui passent à travers ton formidable et incessant travail. Le jour où ce voisinage et cette intimité cesseraient je ne sais pas ce que je deviendrais tant je me suis déjà accoquinée à cette douce vie jumelle [1]. Mais je ne veux pas diminuer mon bonheur présent en pensant à des malheurs possibles dans l’avenir. J’aime mieux espérer que tu voudras toujours de moi tout près de toi et que tu ne sentiras jamais le besoin d’espacer notre étroite intimité de maintenant ; aussi c’est de toutes les forces de mon cœur et de mon âme que je te remercie de me l’avoir donnée et que je te supplie de me la conserver.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 331
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « bâton rompu ».

Notes

[1Juliette a récemment emménagé sous le même toit que Hugo, après des années de vie séparée.

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