Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1873 > Octobre > 23

Paris, 23 octobre [18]73, jeudi soir, 5 h. ¼

À mon tour, mon trop bien-aimé, de te recommander la confiance en moi et de ne pas prendre mes tendres regrets quand tu t’éloignesa de moi pour de la jalousie inquiète et tyrannique. Depuis la première fois où ton devoir t’obligeait à te séparer de moi, j’ai toujours éprouvé dans mon cœur et dans mon âme le même vide et la même tristesse que maintenant et il n’est pas en ton pouvoir ni au mien que ce ne soit autrement chaque fois que tu me quittesb. Ne t’en tourmente donc pas, mon grand adoré, et laisse-toi aller à la promenade inspiratrice tant que tu en sens le besoin sans te préoccuper de mon appel incessant, mais non indiscret. Laisse-moi t’aimer trop, puisque je ne saurais t’aimer moins sans en mourirc. Je vois avec joie que la pluie a cessé dès que tu as été dehors, ce qui me tranquillise. Quoi que tu en dises, je n’aime pas que tu t’exposes à toutes les hydrothérapies de gouttièresd. Je t’attends cœur et bras ouverts, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 299
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « éloigne ».
b) « quitte ».
c) « mourrir ».
d) « goutières ».

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne