Paris, 15 octobre [18]73, mercredi matin, 8 h.
Bonjour, mon cher bien-aimé, sois béni, je t’adore. Je constate avec joie que le temps est très beau ce matin, quoiqu’un peu froid, ce qui nous permettra d’avoir Petite Jeanne à déjeuner, et d’excursionner avec elle tantôt. Cela ne m’empêche pas de faire préparer la cheminée du salon en ce moment même en vue des frileux et surtout des frileuses qui auront l’honneur de dîner avec toi demain ici. Je ne sais pas où en est le projet de Madame P. Meurice d’aller au bois et d’en revenir… avec plusieurs voies de bois pour elle et pour nous. Nous la consulterons à ce sujet dimanche soir. Seulement il ne faut pas perdre de vue que nous avons encore moins de quibus que de calorique. Après cet avis important, je n’ai plus rien à dire sinon que tu invites trop et trop de monde à dîner. J’ai dit ! J’aurai encore cependant à te parler de Suzanne et du parti à prendre pour son dîner. Il serait bien maussade de la laisser seule des soirées entières et à la demi ration pendant que les autres dîneront tous les jours en ville. Je soumets cette question à ta justice et je m’incline d’avance devant elle. Je t’adore.
BnF, Mss, NAF 16394, f. 291
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette
a) « dînerons ».