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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 15 août [18]73, vendredi matin, 6 h.

Cher adoré, je crains que ce tintamarre catholique apostolique et romain en l’honneur de l’Immaculée Conception et Assomption ne te réveille et ne t’empêche de te rendormir. Quant à moi j’en suis assourdie, abasourdiea et hébétée au-delà de tout et de bien autre chose. Je ne sais plus à quelle cloche vouer mon mal de tête. On se croirait, cliché à part, en pleine ville Éternelle, que le diable emporte ! Tout cela au lever du soleil, à jeun et sans avoir encore la certitude que ton Petit Victor [1] a passé une très bonne nuit ! Enfin, j’espère que de ce côté-là, du moins, tu auras pleine et entière satisfaction. C’est bien assez que tu aies à subir le chagrin très réel de tes braves et excellents amis MM. P. Meurice et Vacquerie. Et je pense que tu sentiras le besoin de panser cette plaie vive qui, en ce moment, les fait souffrir au plus vif du cœur et de la dignité [2]. Si tu avais été témoin hier, comme moi, de l’amertume et de la colère de ton brave et cher ami Meurice, tu sentirais le besoin de le calmer et de le consoler. Quant à moi je le plains, je l’aime, je t’admire et je t’adore !

BnF, Mss, NAF 16394, f. 239
Transcription de Manon Da Costa assistée de Florence Naugrette

a) « abazourdie ».

Notes

[2Paul Meurice n’est plus rédacteur en chef du Peuple Souverain, désormais séparé du Rappel.

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