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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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13 avril [1836], mercredi matin, 9 h. ½

Bonjour mon bien aimé, comment vas-tu, je t’aime. J’ai rêvé de toi toute la nuit ; pauvre ange, je vous ai bien soigné, vous étiez bien malade et moi bien triste et bien attentive à mon pauvre malade adoré. J’espère que vous vous portez bien ce matin et je reprends mon bonheur et ma joie sans mélange. Je vais m’occuper ce matin d’apprêter toutes les affaires de la petite afin d’être prête à partir quand tu viendras nous chercher.
Nos deux beaux vases font de mieux en mieux. Tu ne peux pas te figurer à quel point ils sont charmants. C’est vraiment une occasion unique et que nous avons saisie avec enthousiasme.
Mes douleurs m’ont reprisea de plus belle dans les épaules et dans la tête. Mes trente-cinq ans se font sentir après s’être fait voir. Décidément, je suis une vieille bête et vous ferez très bien de vous pourvoir d’une jeune cocotte à laquelle je tordrai le cou et à vous aussi. Comme il y a de fraîches matinées [1] à tout âge, j’entends que vous m’aimiez d’amour jusqu’à la consommation du siècle, ou vous aurez affaire à mes griffes et à mes dents, s’il m’en reste encore.
Mon cher petit Toto chéri, je ne renonce pas au portrait. Je t’en prie, trouve un moyen, tu feras vraiment une bonne action car tu combleras le vœu le plus cher et le plus ardent de ta pauvre Juju qui t’adore.

BnF, Mss, NAF 16326, f. 300-301
Transcription d’André Maget assisté de Guy Rosa

a) « reprises ».

Notes

[1Hugo dit « matins triomphants ».

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