Guernesey, 14 août 1859, dimanche, 11 h. ½ du m.
Je n’ai pas voulu t’écrire ce matin, mon bien-aimé, avant d’avoir fini tes trois copies. Maintenant qu’elles sont terminées, je me paye à moi-même ma bonne petite restitus dont il m’est impossible de me passer… oh ! oh ! Voilà que j’entends dire à Rosalie d’apporter des chaises de canne. Il paraît que tu tiens à ne pas perdre une goutte de la queen [1]. Quant à moi, qui suis d’un royalisme plus modéré et d’une curiosité moins ardente, je ne lève même pas les yeux de dessus mon papier et j’attends avec patience que j’aie fini toutes mes petites affaires de cœur pour [illis.] à cette majesté angliche. Je te vois d’ici d’ailleurs ainsi que ton Charles ce qui est bien autrement majestueux et bien plus intéressant pour mes yeux et pour mon âme. Hourrah ! Hourah ! Hourah ! Forever, for Victor Yougo ! For ser Châle !
BnF, Mss, NAF 16380, f. 184
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette