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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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11 juin 1857

Guernesey, 11 juin 1857, jeudi après-midi [illis.] h.

Je te sais en proie à tes ouvriers, mon cher petit homme, voilà pourquoi je ne jette pas les hauts-cris d’impatience mais le diable n’y perd rien car je t’aime comme une damnée et je t’attends sur mon amour ardent. Je voudrais pouvoir me faire traîner par toi sur la montagne ce soir si je ne suis pas trop patraque, ce dont je n’ose pas trop me flatter d’après ce que je souffre en ce moment même. Du reste voilà déjà plus de la moitié de la belle saison passée et nous n’en aurons pas profité ni l’un ni l’autre, ce qui est assez bête. Je ne sais pas pour moi à quoi passe le temps. Je ne suis jamais une minute désœuvrée et je ne produis rien. C’est humiliant car cela m’assimile d’emblée avec tes actifs ouvriers guernesiais dont la besogne fait [14 lieues  ?] en quinze jours.
C’est au point que je ne trouve pas même le moment d’écrire aux quelques amis de France. Cependant il va falloir que je prenne la plume aux dents et mon courage à quatre pattes pour répondre aux deux lettres de la pauvre mère Lanvin. Ce qui me retient (quel bon prétexte !), c’est qu’il faudrait te demander un mot que Lanvin puisse montrer à ton cousin Trébuchet et que je n’ose pas te le demander, c’est-à-dire te déranger et que j’ai trouvé plus doux de te laisser dans ton travail et de rester dans ma paresse.

J.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 105
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

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