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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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8 juin 1857

Guernesey, 8 juin 1857, lundi après-midi, 2 h. ½

A quoi sert le voisinage, à quoi sert un lukoot si vous ne vous donnez même pas la peine de tourner la tête de mon côté quand je vous regarde à ma fenêtre. Vous m’avez interrompue au plus beau moment de ma grognerie et maintenant je ne sais plus où j’en AI. Heureusement que mon amour retombe toujours sur ses pattes, ce qui me dispense de tout autre espèce d’équilibre. Pauvre cher adoré, ma lumière, mon parfum, mon étincelle, mon encens, mon tout ravissant et divin, je te souris et je te bénis. Prends garde de t’enrhumer, si tu prends ton bain car le vent est très fort et bien froid. J’espère en me condamnant pour un jour ou deux aux arrêts forcés avoir raison de mes affreux pieds. Voilà pourquoi je ne t’ai pas accompagné tout à l’heure, et quoique la perspective de la petite voiture soit agréable à l’œil dans le prochain avenir, il vaut encore mieux pouvoir se servir de ses jambes si on peut, ne fût-cea que pour avoir le plaisir de me promener avec toi plus souvent en épargnant ta bourse dont Mauger gratte trop souvent le fond. En attendant je clopine tout doucement dans ma chambre et je t’aime à tire-d’aile.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 102
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) « fusse ».

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