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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 juin 1857

Guernesey, 5 juin 1857, vendredi après-midi, 1 h.

Il n’y a pas de quoi rire, mon cher adoré, car je suis vraiment estropiée puisque que je refuse de t’accompagner dans tes petites promenades à Fermain Baya. Plus je vais et moins je peux marcher. Dans ce moment-ci même je pense avec désespoir qu’il faut que je monte au lukoot pour me peigner. Pour peu que cela augmente de l’épaisseur d’un cheveu d’ici à demain il est plus que probable que je ne pourrai pas mettre les pieds à terre. Encore si j’avais vos ailes, mon divin poète, je m’en ficherais et je profiterais de l’occasion pour m’envoler par-dessus les moulins et faire une excursion dans le monde des esprits. Mais, hélas ! Je n’ai point de pareils suppléments à mes pauvres pattes et dès qu’elles me refusent le service je ne suis qu’un simple cul-de-jatte fort empêtré et très malheureux. Ce qui ne m’empêche [pas] de vous aimer d’arrache-cœur et de vouloir beaucoup de viers coffres et de bahutsb. Taisez-vous ! J’en veux, j’en veux, moi, et j’en aurai ou la mort.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 100
Transcription de Madeleine Liszewski assistée de Florence Naugrette

a) « fermain-bai ».
b) « bahus ».

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