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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 16 avril 1860, lundi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour, je t’aime et si tu m’aimes et que tu aies passé une bonne nuit je suis heureuse et je bénis Dieu.
Il faudra m’apporter ton bas pour essayer de voir ce que je peux y faire. À propos je crois que dans la nomenclature des célébrités venues ou à venir de Kessler, il a oublié Schœlcher lequel n’est pas assez célèbre pour n’être pas froissé de l’omission au cas où cet article lui tomberait sous les yeux. Et puisqu’on met au compte de Guernesey les visiteurs de Jersey, je ne vois pas comment on ne parlerait pas de Schœlcher et de son livre [1]. Après cela ce que j’en dis n’est pas pour faire la mouche du coche [2] mais pour empêcher un oubli involontaire qui semblerait une injustice et une impolitesse envers l’homme le plus poli parmi les polis et le moins injuste parmi les plus justes. Maintenant vous ferez de mon MEMENTO ce que vous voudrez, je m’en lave les mains pour mieux vous embrasser tout à l’heure.
Cher adoré, le temps est toujours grognon et à l’aigre, mais moi je suis plus que jamais la femme qui t’aime et qui t’admire de tout son cœur et de toute son âme.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16381, f. 84
Transcription de Claire Villanueva

Notes

[1Juliette pense-t-elle à l’Histoire des crimes du 2 décembre, publié à Bruxelles en 1852 ?

[2Allusion à la fable de la Fontaine « Le Coche et la mouche », Fables, VII, 9.

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