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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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21 juin 1859

Guernesey, 21 juin 1859, mardi, 7 h. du m[atin]

Bonjour, mon cher bien-aimé ; bonjour dans toute la sainteté de ce jour triste et religieux [1]. Je voudrais trouver des paroles qui n’aient jamais été profanées par des lèvres humaines pour te dire aujourd’hui combien je t’aime. Il me semble donc ce moment-ci que j’ai deux âmes pour t’aimer mieux, celle de mon ange qui est au ciel et la mienne qui est encore sur la terre. Mon amour s’agrandit de toute la profondeur de la vie à la mort. Je t’aime sans solution de continuité d’un bout à l’autre de mon cœur. Ma pensée va de toi à mon enfant, à NOS enfants, devraisa-je dire car le souvenir de ton enfant est inséparable de celui de ma pauvre bien-aimée, et je te bénis, toi, mon bonheur vivant, elle, ma joie morte.
J’ai la tête douloureuse, mon pauvre bien-aimé, je ne sais plus bien ce que je te dis, mais je t’aime comme les anges doivent aimer Dieu. Je t’ai déjà dit cela bien souvent mais je te le répète parce que c’est de plus en plus la sainte vérité.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16380, f. 148
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

a) « devrai ».

Notes

[1Date anniversaire de la mort de sa fille Claire.

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