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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 26 février 1859, samedi, 8 h. du m[atin]

Bonjour, mon Victor bien-aimé. Bonjour, mon tout adoré. J’ai le cœur et l’âme pleins de toi ce matin et tous mes rêves de cette nuit ont été occupés de toi. Aussi, je me sens toute contente ce matin presque comme si je ne t’avais pas quitté. J’espère que de ton côté tu as bien dormi et sans aucun souci de santé ni d’affaires. Tout à l’heure, je vais achever ton bas. J’aurai fait de mon mieux mais ce n’est pas une raison pour que ce soit bien tant s’en faut. À ta place, la prochaine fois qu’il aura besoin d’être raccommodé, je demanderais à Marie Turpin si on ne pourrait pas rempiéter le bas avec un pied de chaussette fine en conservant le caoutchouc ? De cette façon, il ne perdrait rien de son élasticité et pourrait durer encore très longtemps. D’ici là, tel qu’il est, il pourra encore faire un bon petit service. Ce que je t’en dis, ce n’est que pour le dernier sacrement, le moment venu de le donner. Tout cela n’était pas bien nécessaire à gribouiller, mon pauvre bien-aimé, mais c’est une manière pour moi de t’aimer du haut en BAS (oh ! oh ! oh ! où es-tu, spirituel Quesnard, pour t’indigner avec dignité de cette indignité) ? Oui, môsieur, c’est comme j’ai l’honneur de vous le dire et pour qu’il n’y ait pas maille à partir entre ma tendresse pour vous et la sollicitude pour votre santé qui est ma vie.

BnF, Mss, NAF 16380, f. 55
Transcription de Mélanie Leclère assistée de Florence Naugrette

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