Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1835 > BnF, Mss, NAF 16323, f. 90-91

Jeudi matin, 10 h. 20 m.

Bonjour, mon cher bien aimé, bonjour. Je t’aime de toutes les forces de mon âme. Pauvre cher Toto, tu auras encore travaillé cette nuit et voilà sans doute la cause pour laquelle tu n’es pas venu ce matin. Mon cher bien-aimé, je n’ai pas de paroles pour t’exprimer tout ce que j’ai d’amour, tout ce que je sens de reconnaissance en pensant à ton dévouement. Oublie ce que je t’ai dit hier, c’était insensé. Je ne le pensais pas. C’était un reste de cet accès de jalousie et d’inquiétude que j’avais eu dans la journée. Mais la réalité, la vérité de tout ceci, c’est que je t’aime, c’est que je pense jour et nuit avec attendrissement à tout ce que tu fais pour moi.
J’espère, mon pauvre petit Toto, que vous en avez tout à fait fini avec votre rhume de cerveau, autrement ce ne serait pas la peine de m’acquitter du mien aussi consciencieusement que je le fais. Ce serait un double emploi stupide. Figure-toi que ce matin j’ai orné l’intérieur de mon gosier d’une extinction de voix, ce qui me va très bien car on n’entend plus un seul mot de ce que je dis.
Je t’attends pour te chanter : bonheur de la vie champêtre. Ô mon ami, sois-moia fidèleb, etcc [1].

Juliette

BnF, Mss, NAF 16323, f. 90-91
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « soit-moi ».
b) « fidel ».
c) « ect ».

Notes

[1Citation d’un air chanté à élucider.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne