Paris, 9 octobre [18]77, mardi matin, 11 h.
Ainsi que tu as pu le voir toi-même ce matin, mon cher petit homme, je vais tout à fait bien et [suis] prête à te tenir tête à la table, au lit et ailleurs encore. Telle je suis en l’an de grâce le mardi 9 octobre 1877. Sachez-le et redoutez-moi. En attendant [1], je fais force de voiles et de rames pour être prête à tout événement dans le cas où ton cher Paul Meurice aurait la bonne pensée de venir déjeuner avec nous tout à l’heure avec ses trois charmantes filles. Quant à ce soir, nous n’avons, jusqu’à présent, que Lesclide et Robelin, ce qui nous permet d’utiliser la moitié du dîner d’hier et d’abréger la dépense d’aujourd’hui. Je te dis tout cela au galop de ma plume, harcelant mes pauvres pattes de mouche, pressée que je suis d’arriver au mot de la fin qui est celui du commencement et du milieu : je t’aime, je t’adore corps, cœur et âme.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 274
Transcription de Guy Rosa