Guernesey, 17 juin [18]70, vendredi matin, 6 h.
Bonjour, mon ineffable grand, bon et adorable bien-aimé ; bonjour de pied en cap, à la voile, à la rame, cœur et âme dehors bonjour, vive l’amour ! Il est probable que tu es depuis longtemps déjà en plein travail ? Quant à moi je fais la paresseuse car je me lève seulement à présent. Il est vrai que j’ai eu un entracte assez long dans ma nuit. Peu importe, comme le dit ton Benjamin Marquand [1], puisque je ne m’en porte pas plus mal. Pendant que j’y pense il faudra donner tes ordres à Marie pour qu’elle fasse à dîner chez toi mardi prochain même en l’absence de tes enfants qui seront remplacés cette fois par Mlle Larreur [2] et sa mère. Comme c’est demain samedi jour de marché tu ferasa bien de prévenir ta cuisinière dès aujourd’hui. Cela dit, je m’en lave les mains dans la bouteille à encre pour ne pas perdre l’habitude. J’embrasse petit Georges et petite Jeanne sur les joues de Papapa.
BnF, Mss, NAF 16391, f. 167
Transcription de Jean-Christophe Héricher assisté de Florence Naugrette
a) « fera ».